Une Bible secrète?
Est-ce qu’une ” Bible secrète “, découverte parmi des articles de contrebande turcs, contient la vérité réelle sur l’identité de Jésus Christ ? D’après un fonctionnaire turque, un texte vieux de 1.500 ans, relié en cuir et conservé dans le secret pendant 12 ans, pourrait être la version authentique de l’Évangile selon Barnabé.
Les blogs musulmans sont en ébullition à la nouvelle de cette découverte. D’après certains experts musulmans, l’Évangile selon Barnabé fut ” rejeté par l’Église chrétienne en raison de ses parallèles frappant avec le point de vue islamique sur Jésus. ” [1] Une enquête figurant sur un site Internet islamique, reflétant cette croyance musulmane, révèle que plus de la moitié de ses lecteurs sont convaincus que l’Évangile selon Barnabé est le véritable Évangile de Jésus.[2] L’auteur musulman, Muhammad Ata ur-Rahim, prétend que : ” l’Évangile selon Barnabé est le seul évangile survivant, écrit par un disciple de Jésus… ” [3] Rahim prétend que l’Évangile était en grande circulation au sein de la première église jusqu’à 325 A.D.
Selon cette ” Bible secrète “, Barnabé était l’un des douze premiers apôtres de Jésus. Par contre, dans le Livre des Actes, Luc présente Barnabé comme un apôtre qui intervint après les douze premiers et fut un compagnon missionnaire de l’apôtre Paul. Au long de leurs voyages durant le premier siècle, Paul et Barnabé déclarèrent audacieusement la mort, la résurrection et la suprématie de Christ.[4]
Un autre Jésus ?
Bien que le document intitulé Évangile selon Barnabé contienne essentiellement les mêmes informations que les quatre Évangiles du Nouveau Testament, il diffère énormément sur l’identité de Jésus Christ. Voici quelques-unes des différences les plus remarquables de l’Évangile selon Barnabas :
- Il nie la divinité de Jésus
- Il rejette la Trinité
- Il nie la crucifixion de Jésus
- Il nie Jésus comme le Messie (ce point de vue est en désaccord avec le Coran.)
Le vieux manuscrit turc s’éloigne de l’enseignement du Coran en appelant Mohammed le Messie plutôt que Jésus. [5] Toutefois, similairement au Coran, l’Évangile selon Barnabé présente Jésus comme un simple mortel. Jésus y dit supposément :
” Je confesse devant le ciel, et je prends pour témoin tout ce qui habite la terre, que je suis étranger à tout ce que les hommes ont dit de moi, à savoir, que je suis plus qu’un homme. Car je suis un homme, né d’une femme, soumis au jugement de Dieu ; je vis ici comme les autres hommes, subissant les misères communes. ” [6]
Il est clair que l’Évangile selon Barnabé représente un Jésus qui nie sa divinité, tandis que l’apôtre Jean écrit sans équivoque que Jésus est le Fils de Dieu, le Créateur du monde :
” Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle…La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous… Et nous avons contemplé sa gloire… ” [7]
Qui est le vrai Jésus ?
Dans ce passage, Jean prétend qu’il a vu Jésus de ses yeux. Plus tard, il nous dit qu’il l’a touché, qu’il a voyagé avec lui et l’a entendu enseigner pendant trois ans. Il parle de Jésus comme d’un ami. Mais l’écrivain de l’Évangile selon Barnabé n’a aucune prétention de ce genre.
Les deux écrits diffèrent aussi par rapport à la crucifixion de Jésus. L’Évangile selon Barnabé présente Judas Iscariote comme celui qui serait mort sur la croix au lieu de Jésus, tandis que dans le Nouveau Testament Judas trahit Jésus. Contrairement à l’enseignement islamique que la mort de Jésus sur la croix n’a jamais eu lieu et n’était pas nécessaire, le message chrétien entier est fondé sur la mort de Jésus comme le Sauveur de nos péchés, et sa résurrection comme notre espoir pour la vie éternelle.[8]
Les messages ne sauraient être tous les deux vrais. Alors comment sait-on quelle identité de Jésus est réelle ?
Les experts utilisent divers tests pour déterminer la fiabilité d’un manuscrit, mais le plus important consiste à déterminer s’il s’agit du rapport d’un témoin oculaire. Lors d’un procès criminel, le témoignage d’un témoin oculaire est toujours considéré très supérieur à celui de quelqu’un qui n’a pas assisté au crime.
Alors, peut-on savoir si l’Évangile selon Jean ou l’Évangile selon Barnabé est un rapport de témoin oculaire ?
Les experts citent comme raison justifiant que Jean est l’auteur de l’Évangile portant son nom le fait que les historiens de l’église des premiers temps lui ont attribué cet écrit. Mais pour que ce document ait été écrit par lui, il faut qu’il ait été écrit durant la vie de Jean. Si la preuve indiquait que cet Évangile a été écrit après le début du second siècle, alors que Jean était déjà décédé, il ne pourrait pas avoir été écrit par lui.
De la même manière, si l’Évangile selon Barnabé a été écrit après la mort de Barnabé, il ne peut pas s’agir du rapport d’un témoin oculaire. Toutefois, si l’un ou l’autre de ces Évangiles pouvait être retracé au premier siècle, la vraisemblance de sa fiabilité augmenterait considérablement. Alors, de quelles preuves disposons-nous ? Commençons par l’Évangile selon Barnabé.
L’Évangile selon Barnabé est-il le rapport d’un témoin oculaire ?
La ” Bible secrète ” découverte en Turquie est supposée être une copie datant de 1.500 ans. Si c’est vrai, elle aurait été écrite 400 à 500 ans après la mort et la résurrection de Jésus, alors que les témoins oculaires étaient déjà morts. Mais puisqu’il s’agit d’une copie, l’original pourrait peut-être avoir été rédigé dès le premier siècle. Pour déterminer cela, nous devons vérifier les archives historiques tant chrétiennes que musulmanes.
Il n’existe que deux anciens manuscrits de l’Évangile selon Barnabé, autre que celui découvert en Turquie : un manuscrit italien qui date du quinzième ou seizième siècle, et une copie espagnole d’à peu près la même période, mais qui a été perdue.[9] Le texte du manuscrit turc récemment découvert est en araméen. Aucune de ces copies n’est en grec, la langue de Barnabé et des apôtres.
Deux listes d’ouvrages apocryphes datant du début du christianisme, l’une du cinquième siècle et l’autre du septième siècle, mentionnent un ” Évangile selon Barnabé “. Si celles-ci font référence au même Évangile, cela en situerait la rédaction 400 à 500 ans après Christ ou plus tôt, mais quand même plusieurs centaines d’années au-delà du premier siècle. Les Actes de Barnabé, un ouvrage apocryphe du cinquième siècle écrit sous la direction de l’Église de Chypre, est parfois confondu avec l’Évangile de Barnabé.
Le seul livre du premier siècle qui soit attribué à l’apôtre Barnabé est l’Épître de Barnabé, un écrit apocryphe ne figurant pas dans le Nouveau Testament. Cette lettre du premier siècle parle de Jésus en tant que Seigneur crucifié et ressuscité. Les experts pensent qu’elle fut écrite par Barnabé entre 70 et 90 A.D.
Mais si Barnabé parle de Jésus comme du Seigneur dans l’Épître de Barnabé, pourquoi parlerait-il de lui par la suite comme d’un simple prophète dans l’Évangile selon Barnabé ? Pourquoi écrirait-il deux récits contradictoires sur Jésus ?
L’Épître de Barnabé est considérée par les experts comme un récit authentique sur Jésus, datant du premier siècle et s’accordant avec le Nouveau Testament. Par contre, l’Évangile selon Barnabé est un livre totalement différent d’une période totalement différente.
L’évidence ci-après suggère que l’Évangile de Barnabé ne fut pas reconnu comme un évangile du premier siècle par les Musulmans ni les Chrétiens de l’époque : [10]
- Aucun auteur musulman n’y fait référence jusqu’au quinzième ou seizième siècle.
- Aucun auteur chrétien n’y fait référence entre le premier et le quinzième siècle.
- La première référence à cet évangile apparaît au cinquième siècle, mais elle est mise en doute.
- Elle cite des faits historiques qui n’eurent lieu que des centaines d’années plus tard.[11]
Un faux médiéval ?
La question essentielle que nous devons nous poser est la suivante: pourquoi les experts musulmans n’ont-ils pas mentionné l’Évangile selon Barnabé s’il existait déjà alors que les Musulmans et les Chrétiens débattaient avec acharnement de l’identité de Christ entre les septième et quinzième siècles ? Il n’existe pas une seule mention de l’ouvrage.
Par ailleurs, les auteurs chrétiens comme Irénée ont produit de nombreux écrits sur les documents antichrétiens, tels que les évangiles gnostiques, les qualifiant d’hérétiques. Pourtant, malgré les affirmations de l’auteur islamique Rahim, aucune des lettres ni documents d’Irénée ne mentionne l’Évangile selon Barnabé. Le fait est simplement qu’aucun des premiers auteurs chrétiens ni musulmans n’en fait mention.
Peut-être encore plus probant de sa date tardive, l’Évangile selon Barnabé décrit la vie médiévale en Europe occidentale, ainsi qu’un Jubilée de centenaire dont ne fut pas question avant le quatorzième siècle. Comment Barnabé, ou n’importe quel auteur du premier siècle, aurait-il pu connaître un tel détail historique des centaines d’années avant qu’il soit annoncé ?
Dr. Norman Geissler en conclut : ” L’évidence qu’il ne s’agit pas d’un évangile du premier siècle, écrit par un disciple de Christ, est accablante. ” [12]
Non seulement l’évidence réfute que l’Évangile selon Barnabé a été écrit par Barnabé au premier siècle, mais certains experts pensent qu’il s’agit d’un faux. L’un des experts écrit : ” Selon mon opinion, la recherche des spécialistes a prouvé de manière absolue que cet ‘évangile’ est un faux. ” [13]
Les experts chrétiens et laïques ne sont pas les seuls à conclure à ce verdict, que quelqu’un a falsifié ce texte, le faisant paraître frauduleusement comme l’ouvrage de Barnabé, le compagnon de Paul. Cette opinion est partagée par bon nombre d’experts musulmans.[14]L’encyclopédie de l’Islam déclare : ” En ce qui concerne l’Évangile selon Barnabé, il s’agit sans question d’une fabrication médiévale. ” [15]
Mais, comme nous l’avons remarqué précédemment, les experts musulmans argumentent de même que le message du Nouveau Testament a été ” corrompu ” par l’Église, présentant un Jésus autre que celui dont les pas ont foulé l’herbe des collines de Galilée il y a 2.000 ans. Ceci nous amène à la question de sa fiabilité. Peut-on découvrir le véritable Jésus dans ses pages ?
Le Nouveau Testament est-il fiable ?
Est-ce que les livres du Nouveau Testament ont été écrits suffisamment tôt pour avoir été les ouvrages de témoins oculaires ? Et, si c’est le cas, ils doivent avoir été rédigés au premier siècle. Examinons l’évidence et comparons les dates du Nouveau Testament à ce que nous avons découvert sur l’Évangile selon Barnabé.
L’histoire fournit des indices issus de trois sources principales concernant la date d’origine des 27 livres du Nouveau Testament :
- Le témoignage des ennemis de l’Église
- Les premiers témoignages chrétiens
- Les premières copies de manuscrits
Le témoignage des hérétiques
Le premier indice est une liste partielle des livres du Nouveau Testament, établie par des ennemis de l’Église appelés hérétiques. En tant qu’hors-la-loi de l’Église, les hérétiques ne se seraient que peu préoccupés de s’accorder avec les chefs de l’Église sur les auteurs ou les dates du Nouveau Testament. Pourtant, deux hérétiques des premiers temps, Marcion et Valentin, attribuèrent effectivement les écrits de plusieurs des livres et passages du Nouveau Testament aux apôtres.
- En 140 A.D., l’hérétique Marcion établit une liste de 11 des 27 livres du Nouveau Testament comme les écrits authentiques des apôtres.
- Et, pratiquement à la même date, un autre hérétique nommé Valentin fit allusion à un grand nombre de thèmes et passages du Nouveau Testament.
Cela nous indique que, d’ici la moitié du second siècle, beaucoup de livres du Nouveau Testament circulaient déjà depuis quelques temps. Même les hérétiques ” hors-la-loi ” reconnaissaient ces récits du Nouveau Testament comme provenant des témoignages oculaires des apôtres.
Les premiers témoignages chrétiens
Notre second indice est la multitude des lettres, sermons, commentaires et crédos chrétiens parlant de Jésus comme le Seigneur ressuscité. Ils apparurent dès cinq ans après sa crucifixion. Bien que de nombreux écrits fussent brûlés par suite de l’édit de l’empereur romain Dioclétien, des milliers survécurent.
Le nombre de ces documents est impressionnant ; plus de 36.000 écrits complets ou partiels, dont certains datant du premier siècle, ont été découverts.[16] Leurs paroles pourraient pratiquement dupliquer la totalité du Nouveau Testament, à l’exception de quelques versets.[17]
Alors, où se situe l’Évangile selon Barnabé par rapport à ces écrits ? Nous avons déjà remarqué qu’il existe seulement deux citations le concernant avant le quinzième siècle, et il est douteux qu’elles fassent référence à l’Évangile selon Barnabé en question.[18]
Les écrits les plus anciens, en dehors du Nouveau Testament, proviennent de deux hommes qui connaissaient et suivaient Paul, Pierre, Jean et les autres apôtres. Ces chefs de l’Église des premiers temps ne furent pas des témoins oculaires de Jésus, mais ils reçurent son enseignement de ceux qui l’avaient effectivement vu et entendu. Remarquablement, leurs écrits confirment de nombreux détails du Nouveau Testament sur Jésus, y compris sa crucifixion et sa résurrection.
Les plus importants de ces premiers écrits indépendants du Nouveau Testament émanèrent de Clément de Rome, d’Ignace d’Antioche et de Polycarpe de Smyrne.
- En 96 A.D., Clément de Rome adressa une longue lettre à l’église de Corinthe, dans laquelle il citait Matthieu, Jean et 1 Corinthiens. Certains croient qu’il s’agit du Clément mentionné par Paul dans Philippiens 4, 3. Puisque la lettre de Clément fut écrite en 96 A.D., ces trois livres devaient avoir été écrits plus tôt.
- Autour de 110 A.D., Ignace d’Antioche, un disciple de l’apôtre Jean, écrivit six lettres aux églises et une à un collègue évêque, Polycarpe, dans lesquelles il fit mention de six lettres de Paul.
- Polycarpe de Smyrne, lui aussi disciple de l’apôtre Jean, mentionne la totalité des 27 livres du Nouveau Testament dans sa lettre à l’église philipienne (entre 110 et 135 A.D.). Par conséquent, les évangiles doivent avoir existé au premier siècle pendant que des témoins oculaires (y compris Jean) étaient encore en vie.
Nous avons vu qu’aucune mention de ce type n’existe concernant l’Évangile selon Barnabé.
Les premières copies de manuscrits
Notre troisième indice est l’abondance des manuscrits du Nouveau Testament qui ont aidé les experts à déterminer l’époque approximative de leur rédaction originale. Les archéologues ont découvert plus de 5.600 copies de manuscrits du Nouveau Testament dans la langue grecque d’origine, certains étant des livres complets, et d’autres de simples fragments. En comptant les manuscrits rédigés dans d’autres langues, il en existe plus de 24.000.[19]
Il est plutôt clair que 5.600 contre 3 est un énorme avantage numérique pour les manuscrits du Nouveau Testament. En outre, les archéologues ont découvert des fragments du Nouveau Testament datant d’une génération ou deux après Christ, en comparaison de centaines d’années plus tard pour l’Évangile selon Barnabé.
Au début du vingtième siècle, un fragment de l’Évangile de Jean fut découvert en Égypte (notamment, P52 : Jean 18, 31 à 33), datant de 117 à 138 A.D. Bruce Metzger, un expert renommé de la Bible, fit remarquer l’importance de cette découverte considérable :
” À l’instar de Robinson Crusoé qui, voyant une seule empreinte dans le sable, en déduit qu’un autre bipède humain se trouvait aussi sur l’île, P52 [l’étiquette du fragment] prouve l’existence et l’utilisation du quatrième Évangile pendant la première moitié du deuxième siècle… ” [20]
La découverte de ce fragment signifie qu’en l’espace d’une génération après que Jean avait écrit son Évangile, une copie de celui-ci aurait déjà franchi toute la distance entre l’Asie mineure à l’Égypte.
Il existe beaucoup d’anciens manuscrits datant entre la fin du deuxième siècle et les quatrième et cinquième siècles. Des livres entiers du Nouveau Testament datés entre 200 et 1500 A.D. sont conservés dans divers musées (Bodmer Papyri).[21]
Un fragment de papyrus des rouleaux de la Mer morte (7Q5), encore plus ancien, a été identifié par un paléographe comme un morceau de l’Évangile de Marc datant d’environ 50 A.D., considérablement plus ancien que le fragment P52 de Jean.
Professeur Daniel B. Wallace, un enseignant du Nouveau Testament, a étudié le fragment des rouleaux de la Mer morte et confirme qu’il date du premier siècle.[22] Bien que le débat ne soit pas encore résolu sur ce fragment, l’évidence collective provenant d’autres manuscrits soutient fortement la thèse que le Nouveau Testament fut écrit au premier siècle.
L’opinion générale des experts
Antérieurement à ces découvertes, les experts critiques allemands de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième avaient mis en avant le fait que le Nouveau Testament aurait été écrit par des auteurs inconnus, durant le second siècle. Mais cette nouvelle évidence révèle que les livres du Nouveau Testament furent écrits au premier siècle. L’historien Paul Johnson écrit :
” La notion, datant de la fin du dix-neuvième siècle et début du vingtième siècle, que le Nouveau Testament était un recueil de documents récents et hautement imaginatifs ne peut plus être prise au sérieux. Personne ne doute à présent de l’authenticité des épîtres de St. Paul (les documents chrétiens les plus récents) ni ne les date plus tard que les années 50 A.D. ” [23]
L’archéologue William Albright conclut que le Nouveau Testament dans sa totalité avait été écrit ” très probablement à une époque se situant entre 50 et 75 A.D. ” [24]
John A. T. Robinson, un expert de Cambridge, prétend à des dates encore plus anciennes. Il pense que la plus grande partie du Nouveau Testament fut rédigée entre 40 et 65 A.D.[25] Robinson base sa conclusion principalement sur le fait que les livres du Nouveau Testament ne mentionnent pas la destruction de Jérusalem. Un événement de cette importance aurait sûrement été mentionné s’il s’était produit antérieurement à leur rédaction.
Une autre évidence en faveur d’une date plus ancienne est le fait que les morts de Pierre et de Paul en 66 A.D. ne sont mentionnées dans aucun livre. Il y a une incroyable quantité de détails sur leurs vies dans le Nouveau Testament, alors pourquoi pas leurs morts ? Ceci a convaincu beaucoup d’experts que les apôtres n’avaient pas encore été exécutés au temps de la rédaction du Nouveau Testament.
La plupart des experts s’accordent aujourd’hui sur le fait que les lettres de Paul commencèrent au début des années 50, et les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc) furent écrits dans la première moitié des années 60.[26] Les évaluations de la date des autres livres s’étendent de 40 à 94 A.D., mais l’entente générale est que les écrits du Nouveau Testament furent composés durant le premier siècle.
Ces conclusions signifient que les récits du Nouveau Testament sur Jésus furent écrits entre 7 et 30 ans après sa mort, alors que des milliers de témoins oculaires étaient toujours vivants et auraient dénoncé les rapports s’ils avaient été falsifiés. Toutefois, il n’existe pas de telle dénonciation de ces témoignages oculaires.
L’évidence de la fiabilité du Nouveau Testament dépasse celle de toute autre histoire ancienne. John A. T. Robinson écrit : ” La richesse des manuscrits, et surtout l’étroit intervalle de temps séparant la rédaction des copies existantes, font de ce texte le mieux attesté de tous les écrits anciens du monde. ” [27]
En fait, le Nouveau Testament a, de très loin, plus de manuscrits bien plus anciens que l’Évangile selon Barnabé comme le tableau ci-dessous le montre.
Comparaison du Nouveau Testament et de l’Évangile selon Barnabé
TESTS DE FIABILITÉ |
||
NOUVEAU TESTAMENT | ÉVANGILESELON BARNABÉ | |
Date du document original | Entre 40 et 95 A.D. | Entre 400 et 1500 A.D. |
Copies vérifiées les plus anciennes | Entre 117 et 138 A.D. | Entre 400 et 1500 A.D. |
Intervalle de temps depuis l’original | 22 à 98 ans | Indéterminé |
Années après Christ | 7 à 30 | 370 à 1.470 |
Nombre de manuscrits en langue originale | Plus de 5.600 | Aucun |
Nombre de manuscrits en d’autres langues | Plus de 24.000 | 3 |
Citations par d’autres documents historiques | Plus de 36.000 | 2 |
Conclusion
Tandis que la ” Bible secrète ” intitulée Évangile selon Barnabé fut écrite entre 400 et 1500 ans après Christ, la plupart des experts pensent que les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean furent écrits au premier siècle, en l’espace d’une génération de l’époque de son vivant.
En lisant le Nouveau Testament, il devient clair que les auteurs se sont dûment efforcés de rendre un témoignage honnête de la vie, des paroles et des événements entourant Jésus. Luc, l’auteur de l’Évangile de Luc et du Livre des Actes, le dit ainsi :
” Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole, il m’a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d’une manière suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. ” [28]
Les premiers écrits du Nouveau Testament suggèrent fortement que nous savons ce que Jésus a enseigné et ce à quoi il ressemblait d’après les paroles-mêmes de ceux qui l’ont connu, les témoins oculaires. Un témoin oculaire, l’apôtre Pierre, écrit :
” Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. ” [29]
Pierre et les autres témoins oculaires proclamèrent audacieusement ” Jésus comme le Seigneur ” au risque de leur propre vie. L’héritage de leur engagement inébranlable est peut-être l’évidence la plus convaincante de toutes, que le Nouveau Testament, et non pas l’Évangile selon Barnabé, présente le véritable Jésus.
Qui Jésus a-t-il prétendu être ? Découvrez-le à :Jésus a-t-il réellement existé ?
L’Évangile selon Barnabé — Notes de fin
- Daily Mail Reporter, The Daily Mail Online, February 29, 2012, http://www.dailymail.co.uk/news/article-2105714/Secret-14million-Bible-Jesus-predicts-coming-Prophet-Muhammad-unearthed-Turkey.html.
- http://www.barnabas.net/component/poll/15-i-think-the-gospel-of-barnabas-is-true-gospel-of-jesus.html.
- Muhammad Ata ur-Rahim, Jesus: Prophet of Islam, (1996), 41.
- Acts 13:1-3, 33.
- Compare: Gospel of Barnabas, sects. 42, 48; Qur’an, cf. suras 5:19, 75.
- Gospel of Barnabas, 94:1.
- John 1:1-3, 14. NIV [See http://www.biblegateway.com/passage/?search=John%201:1-14&version=NIV].
- 1 John 5:11-13. 1 John 5:11-13.
- Geisler & Saleeb, Ibid.
- Norman Geisler & Abdul Saleeb, Answering Islam (Grand Rapids, MI: Baker, 2002), 303-307.
- John Gilchrist, “Origins and Sources of the Gospel of Barnabas,” http://www.bible.ca/islam/library/Gilchrist/barnabas.htm.
- Geisler & Saleeb, Ibid.
- J. Slomp, “The Gospel Dispute,” Islamochristiana, 68. Also see: http://rationalislam.blogspot.com/2012/02/secret-bible-which-predicts-coming-of.html
- Ibid.
- Cyril Glassé, The Concise Encyclopedia of Islam, San Francisco: Harper & Row, 1989, p. 65.
- Norman L. Geisler and Paul K. Hoffman, eds., Why I Am a Christian (Grand Rapids, MI: Baker, 2001), 150.
- Bruce M. Metzger, The Text Of The New Testament (New York: Oxford University Press, 1992), 86.
- This early reference might have been to one of the other books named after the apostle Barnabas: the Epistle of Barnabas or the Acts of Barnabas. Scholars question that it refers to the Gospel of Barnabas because there is no other historical document supporting it.
- Josh McDowell, The New Evidence That Demands a Verdict (Nashville: Thomas Nelson, 1999), 33–68.
- Metzger, 39.
- Ibid.
- Cited in Christian Post, Stoyan Zaimov, “Gospel of Mark Fragments Reportedly Found; Possibly Oldest NT Artifacts” February 17, 2012, http://www.christianpost.com/news/gospel-of-mark-fragments-reportedly-found-possibly-oldest-nt-artifacts-69778/.
- Paul Johnson, “A Historian Looks At Jesus,” Speech to Dallas Theological Seminary, 1986.
- William F. Albright, “Toward A More Conservative View,” Christianity Today, January 18, 1993.
- John A. T. Robinson, quoted in Norman L. Geisler & Frank Turek, I Don’t Have enough Faith To Be An Atheist (Wheaton, IL: Crossway, 2004), 243.
- For a detailed analysis see http://www.errantskeptics.org/DatingNT.htm.
- John A. T. Robinson, Can We Trust The New Testament? (Grand Rapids: Eerdmans, 1977), 36.
- Luke 1:1-4, NLT.
- 2 Peter 1:16, NLT.
Permission de reproduire cet article : L’éditeur accorde la permission de reproduire et distribuer ce document sans permission écrite, pour une utilisation à but non lucratif. Aucune partie ne peut être modifiée ou utilisée hors-contexte sans permission écrite.
© 2013 JesusOnline Ministries (Ministères de Jésus en ligne). Cet article est un supplément du magazine Y-Jesus publié par Bright Media Foundation & B&L Publications : Larry Chapman, éditeur-en-chef. Pour lire d’autres articles sur les preuves de l’existence de Jésus Christ, voir : https://y-jesus.org/french/.